"Maintenant tu as d'autres priorités" disent-ils

Publié le 31 Juillet 2015

"Maintenant tu as d'autres priorités" disent-ils

Cette phrase a le don de m'énerver très très fortement. Comme si avant, je n'avais pas de famille, comme si avant elle n'était pas ma priorité. D'ailleurs c'est pour ça que je ne prenais pas la peine d'aller les voir dès que je le pouvais (on ne vit pas dans la même ville) au prix parfois de longues journées, mais la famille c'est sacré et non négociable. Surtout la mienne ;)

Non la question de la priorité quand on a un enfant est mal posée par ceux qui voient que votre vie a changé. Ce qui a changé c'est le rythme. Oui je pars à 18h. Oui j'arrive moins tôt (et ça ne va pas s'arranger avec la crèche). Oui le midi quand je vais faire du shopping c'est souvent à la parapharmacie. Et oui je ne m'en sors pas avec ma charge de boulot parce que comme mes nuits sont hachées ou trop courtes je n'ai pas le courage de rouvrir mon ordinateur après 20h, sauf si je n'ai pas le choix.

Bref, en deux temps trois mouvements je me suis retrouvée proche du burn out seulement 3 mois après ma reprise du boulot. Plusieurs raisons à cela : une charge de boulot supérieure à ce que j'avais avant mon congé maternité alors que j'ai repris à 80%. Même les plus nuls en maths comprendront que ce n'est pas tenable. Des déplacements à gogo et une ambiance de merde pour couronner le tout, ce qui ne donne pas trop trop envie de se lever le matin.

Rien de surprenant, je m'attendais à tout ça parce que j'en avais déjà ras-le-bol de cette manière de bosser avant mon congé maternité. Me voilà donc arrêtée pour une courte pause. Je ne pensais pas y arriver si tôt, mais j'ai l'impression d'avoir été mise en échec malgré moi. Tout mon entourage professionnel pense à ma place : mes priorités ont changé, il leur en fallait la preuve ; je n'y arrive pas. Alors non, mes priorités n'ont pas changé : j'ai toujours pensé que la famille était ma priorité et que mon épanouissement au travail était essentiel, simplement avant je pouvais gérer mon rythme différemment. Je travaille dans une agence de communication. L'endroit par excellence où il ne fait pas bon devenir parent parce que le mot équilibre pro-perso y est un tabou et où il faut faire du présentéisme à outrance. Demandez son avis à Marlène Schiappa qui en parle dans son dernier roman assez drôle. D'ailleurs je me suis inscrite à la prochaine journée Maman Travaille, histoire de trouver un peu d'inspiration sur la suite. A suivre donc.

Rédigé par Parent 1

Publié dans #maman, #travail, #famille

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L
Plein de courage à toi, il m'est arrivé la même histoire vaguement, un retour au boulot trop tôt, à 100%, une charge de travail augmenté, bref, rien de bien bon. J'ai changé de boulot, d'endroit, et d'employeur (je suis passé du public au privé), et ça va mieux. Mais la période de remise en qiestion n'est jamais facile. L'employeur (et les collegues) mettrons toujours ça sur le dos de la maternité sans se remettre en question...
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C
Je vis la même chose en moins fort car j'ai changé de lieu de travail mais j'ai tjs le même patron. Pendant ma grossesse, on ne me faisait plus confiance. Je prouve chaque jour que je suis la même mais j'ai droit à des yeux écarquillés quand je dis que j'ai tjs pr objectif de devenir responsable! <br /> Nous ne sommes plus des employés, nous ne sommes plus des femmes. Nous sommes des mères... et on doit leur rappeler les leurs pr vouloir autant nous mettre à l'écart! Et toc!
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P
Haha mais c'est surement ça ! Bien vu! Bon courage surtout!
C
Comme c'est article resonne en moi ...<br /> J'ai tenu 10 mois apres mon congé maternité mais n aurait pas du attendre autant ...a cela s est ajouté le harcelement moral de mon new boss... Resultat un arret de travail depuis un an "déjà" et on dit à mes clients que je fais un baby blues ( grrrrrrr rien a voir avec ma fille !) prends soin de toi et tu vas remonter en selle ...
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P
Merci! Et surtout courage à toi.
L
L'entourage professionnel qui pense à ma place et qui décide de mes priorités, je connais aussi, malheureusement ! J'ai fait partie d'une charrette au retour de mon 2ème congé mat et je galère pour retrouver un poste intéressant, puisque à chaque entretien on me renvoie ma situation perso en pleine figure en me soupçonnant d'absentéisme forcené et de non-implication ("A cet âge là les enfants ont vraiment besoin de leur mère"). Du coup j'ai pris un job sous-payé et ça m'agace de voir mes collègues sans enfants prendre des journées "chat malade" et se pointer à 11h quand ils ont mal dormi. <br /> Bref, ton article fait fortement écho en moi :)
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P
Comme je comprends... C'est insupportable. Mais je pense qu'il y a des "techniques" à employer pour faire relativiser ça aux recruteurs. Enfin j'espère!